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Lean design / imceo
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Complexité

« La culture n'est pas un luxe, elle nous permet de contextualiser au-delà du sillon qui devient ornière. » Edgar Morin, Le temps est venu de changer de civilisation, L’Aube, 2017.

Sous la dynastie Hang
« Si la connaissance des hommes est véritablement une science, les divers talents trouveront chacun leur rang, et toutes sortes d'entreprises méritoires se développeront. » Liu Shao, Traité des caractères. Paris : Gallimard, 1997 (trad. du chinois par Anne-Marie Lara).
AU SIECLE DERNIER
« Dans le langage courant, nous disons d’un homme qu’il est “heureux” quand il a réussi à atteindre ses objectifs. Une manière plus adéquate de décrire son état serait de dire qu’il est plus heureux qu’avant. Il n’y a néanmoins pas d’objection valable à un usage qui définit l’activité humaine comme la recherche du bonheur. » Ludwig von Mises, L’Action humaine.
Ascèse

« Le Lean est une ascèse dont les vertus se perdent si elle est assénée par quelques uns plutôt qu’assumée par tous. » Xavier Casanova, in Feuille de route.

5 juillet 2017

L’imceo et le Lean design

Vignette pastel

À propos de nous. – L’imceo s’est formé autour d’une petite bande d’anciens cadres dirigeants de l’industrie dressés contre la manière dont le Lean a été le plus souvent récupéré. On a mis la main sur ses outils et ses guides d’action. On les a versés à la panoplie de l’ingénieur et du manager. Mais on a perdu de vue l’humanisme à la japonaise soutenant le modèle d’organisation développé par Toyota. Comme on a gommé l’humanisme à l’américaine soutenant la traduction en Lean du TPS, le Toyota production system. Comme on s’est éloigné d’un humanisme à la française fondé sur l’ouverture à tous des voies de l’excellence, et une juste répartition de ses bienfaits sur l’ensemble du corps social. Comme on risque de fuir de partout nos responsabilités collectives dans un monde d’interdépendances ouvrant les yeux sur la répétition de ses crises et sur les risques d’épuisement des ressources de la planète.

Lean design. – Par Lean Design, nous entendons simplement un Lean down-top construit sur l’expérience des opérateurs. Il s’oppose au Lean Manufacturing construit sur l’expertise des divers cercles, hauts placés dans la hiérarchie, traduisant les outils du Lean en procédures de travail et de contrôle. Cette démarche top-down met de côté la philosophie du Lean qui, à l’origine, visait le développement des compétences, la diffusion des responsabilités et le partage des finalités à tous les niveaux du processus.

Lean design. – Dans la vision holistique des cultures asiatiques, la qualité totale est pensée comme une harmonie globale équilibrant des forces opposées et des idées contraires (yin et yang). Dans la vision analytique de notre occident cartésien, avec son tiers exclu, la qualité totale est le résultat mathématique de la sommation des qualités locales, prête à se soumettre à la sélection darwinienne opérée par la main invisible du marché. On ne peut s’en prémunir qu’en voyant les « muda » comme des nuisibles à abattre dans une salutaire « chasse aux gaspis ». Dans l’autre culture, voir un « muda » est une bénédiction puisque c’est ouvrir les yeux avec émerveillement sur un petit rien prêt à devenir meilleur sous l’effet de quelques actes simples guidés par le bon sens.

Lean design. – Dans notre approche, nous sommes à la recherche d’outils aussi intuitifs que possible permettant d’introduire en douceur l’esprit du Lean au niveau de tous les acteurs, dans des démarches simples et peu coûteuses. À cet effet, nous avons mis en place plusieurs « laboratoires », après avoir identifié quelques problématiques très générales pouvant servir de vecteur à la diffusion conjointe d’outils empruntés au Lean, et de la philosophie générale de ce courant de pensée [1]. Il privilégie le « facteur humain », mais en lui accordant d’entrée de jeu la confiance qui lui est de fait refusée dans toutes les démarches voyant ce facteur sous le seul aspect des écarts entre le travail prescrit et le travail réalisé. À trop prendre ce facteur comme une inertie, on ne fait que démultiplier à l’infini les procédures guidant et contrôlant le travail. Inversement, prendre ce facteur comme une dynamique permet d’alléger les procédures au strict nécessaire, en pariant sur les aspirations de chacun à accomplir des actes porteurs de sens, et à poursuivre ainsi son propre développement, dans un travail de moins en moins prescrit par des fiches de tâches et de plus en plus orienté par des lettres de mission. Le premier des « laboratoires » que nous avons retenu s’attache à la question de l’amélioration continue des processus, en favorisant l’émergence des innovations en tout point du processus, en fluidifiant leur circulation, et en augmentant le caractère collectif et consensuel des décisions prises à leur égard. À cet effet, nous prenons appui sur les outils numériques les plus courants, en veillant simplement à les développer comme des aides personnelles et non pas des instruments de contrôle.


[1] On lira, à ce propos, l’ouvrage de Michel Sailly. Il restitue la philosophie originelle du Lean en s’appuyant sur une multitude de citations extraites des textes fondateurs :

  • Michel Sailly, Démocratiser le travail : 
    un nouveau regard sur le Lean management

    Ivry-sur-Seine : Les éditions de l’Atelier, 2017. 
    (Préface de Laurent Berger). 
    Parution en librairie le 24 août 2017.

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