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Lean design / imceo

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Complexité

« La culture n'est pas un luxe, elle nous permet de contextualiser au-delà du sillon qui devient ornière. » Edgar Morin, Le temps est venu de changer de civilisation, L’Aube, 2017.

Sous la dynastie Hang
« Si la connaissance des hommes est véritablement une science, les divers talents trouveront chacun leur rang, et toutes sortes d'entreprises méritoires se développeront. » Liu Shao, Traité des caractères. Paris : Gallimard, 1997 (trad. du chinois par Anne-Marie Lara).
AU SIECLE DERNIER
« Dans le langage courant, nous disons d’un homme qu’il est “heureux” quand il a réussi à atteindre ses objectifs. Une manière plus adéquate de décrire son état serait de dire qu’il est plus heureux qu’avant. Il n’y a néanmoins pas d’objection valable à un usage qui définit l’activité humaine comme la recherche du bonheur. » Ludwig von Mises, L’Action humaine.
Ascèse

« Le Lean est une ascèse dont les vertus se perdent si elle est assénée par quelques uns plutôt qu’assumée par tous. » Xavier Casanova, in Feuille de route.

15 janvier 2018

Redirection

Redirection
Créé en phase de prototypage et de lancement, ce blog lean design a fait son temps. Voir le nouveau site de l’imceo : imceo.fr
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12 mars 2018

IA, remède et poison

14 janvier 2018

Conférence : Viser l’excellence dans les actes textuels

ACTES TEXTUELS

[] Par Xavier Casanova

L’intelligence collective n’est pas un état statique, mais, comme toute manifestation d’intelligence, une dynamique durable « d’intériorisation de l’extériorité et d’extériorisation de l’intériorité », pour reprendre une formule de Jean Piaget. Il faisait ainsi le lien entre les cycles fondamentaux du vivant observés à différents niveaux : la cellule, l’organe, le corps, par exemple. À chacun de ces niveaux, la dynamique du vivant se lit à toujours à travers un même schéma fondamental où la matière vivante interagit avec son environnement, en le transformant ou en se transformant elle-même : assimilation ou accommodation, disait Piaget.

L’intelligence s’ancre dans ce processus biologique. L’intelligence humaine le déploie en projetant dans son environnement des artefacts, des objets fabriqués. Ces objets ont la propriété d’incorporer l’intelligence engagée dans leur fabrication, et de susciter celle qui s’engage dans leurs multiples usages. Parmi ces artefacts, les représentations symboliques produits dans des actes d’inscription ont donné naissance au « world on paper », selon l’expression de David R. Olson, à la « raison graphique » évoquée par Jack Goody. Aux technologies de la matière s’ajoutent ainsi les technologies de l’intelligence. « L’être de projection », dont parle Edward T Hall ne projette pas dans le monde que des outils, mais aussi des miroirs.

Si la numérisation rend le papier obsolète, elle n’en conserve pas moins le cœur de ces technologies de la pensée : les signes, et les cycles permanents de leur production et de leur interprétation. Ces signes s’assemblent dans des configurations dont le volume, la diversité et la complexité croissent de manière exponentielle. Dans cette croissance, l’écart se creuse entre « lettrés » et analphabètes, imposant même de redéfinir d’urgence le niveau d’alphabétisation visé, par exemple, par le « socle commun de compétences » introduit dans l’enseignement primaire.

Dans cette croissance, qui n’a pas d’autre image que la figure nébuleuse du « cloud », l’entreprise ne peut pas se défausser indéfiniment de toute responsabilité pédagogique, tout en distribuant au monde enseignant ses exhortations complétées de leçons de morale. C’est ce que semblent avoir compris ces entreprises de pointe qui se transforment en campus, plutôt que de poursuivre le rêve fallacieux de cités scolaires transformées en usines, où ne circulerait qu’un flux de consignes « verbe, sujet, complément » énoncées dans le vocabulaire 800 mots des rappeurs, une référence en matière de simplification.

Simplifier est, certes, tout un art. N’oublions pas qu’il n’a de sens que s’il se met en œuvre à partir d’un certain degré de maîtrise de la complexité, et qu’il se déploie avant tout comme un marchepied vers cette complexité. Complexité de l’extériorité, l’Univers, autant que de l’intériorité, âme, esprit, psychisme ou intelligence, selon le référentiel que l’on se donne.

Il est peut-être temps, à cet égard, de retrouver le goût des textes denses et le plaisir des interprétations infinies. En effet, la numérisation ne met-elle pas entre nos mains des objets denses ? Est-ce seulement pour répandre massivement du contrôle social et des usages bornés ? Ou pour permettre l’émergences de nouvelles normativités, aussi universelles que les droits de l’homme, fondées sur un meilleur partage, un meilleur emploi et un meilleur développement du potentiel humain ?

Retour au texte. Aux actes textuels fondamentaux : la notation et l’interprétation. Poursuivre, par le truchement d’un jeu avec les signes – ininterrompu depuis la nuit des temps – la « révélation » de l’élan vital dont ils sont autant l’expression que l’expansion. Bien voir que les 240 caractères d'un Tweet créent une contrainte du même ordre que celle qui limite la longueur des textes gravés sur le marbre des monuments et le granit des tombes, faisant renaître un art de la formule lapidaire dont on faisait autrefois des blasons ou des épitaphes, comme aujourd’hui des mots d’ordre et des slogans. Ces formules pointent-elles vers le texte dense où se déploie l’argumentation valide, ou bien vers des agrégats diffus de préjugés simplificateurs prêts à se figer en consensus ? C’est à voir… À interpréter, donc.

10 janvier 2018

INNOBOX : premier lab HUMAN PLACE de l'imceo

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6 janvier 2018

Conférence débat à Aix-Les-Bains

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INVITATION MUG AIX R°

Partageons ensemble notre vision du Lean 4e génération !
Remettons l’humain au centre des processus décisionnels !

Ces deux objectifs ont conduit un petit groupe de consultants à créer l’imceo, institut du management et du coaching de l’excellence opérationnelle, et à y développer le Lean Design, une manière de faire entrer le Lean management en douceur dans les collectifs de travail, en adoptant ses outils, mais en les adaptant aux capacités et aux aspirations des femmes et des hommes invités à se les approprier et incités à les mettre en œuvre.

« L'entreprise du futur est un modèle incontournable de gestion et de management. Il est déjà expérimenté dans de nombreuses entreprises. Il est très largement espéré par les quelques 200 000 employés ayant répondu à une enquête de très grande ampleur sur ce que travailler veut dire, pour chacun d’entre eux. Nous vous dévoilerons de nouveaux outils pour mettre en place cette nouvelle gestion, en douceur et en profondeur. »
Fabien Lacroix, président.

« En s’emparant des outils du Lean, le “cost killing” a tué l’esprit du Lean. En les imposant à travers des procédures concoctées loin des ateliers, l’amertume du remède a finalement tué son efficacité. Ainsi, le futur se dessine-t-il souvent en retournant aux sources, comme le rappelle Michel Sailly dans son ouvrage, “un nouveau regard sur le lean management”. »
Jean-Paul Tappert, consultant senior.

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11 novembre 2017

Démocratiser le travail

COUV Michel Sailly

Dans un précédent billet, nous nous permettions de présenter un ouvrage à paraître sans l’avoir lu : Michel Sailly, Démocratiser le travail : un nouveau regard sur le lean management, L'Atelier, 2017. L’ouvrage est bien paru fin août, et n'est pas passé inaperçu. Dès le 4 septembre, il a fait l'objet d’une analyse très détaillée de Martin Richer, qui développe en premier lieu le titre « démocratiser le travail », avant de poursuivre en abordant le « nouveau regard sur le lean » que Michel Sailly déploie sous forme de critique et de propositions.

Démocratiser. – Martin Richer rappelle, en préambule, les deux manières d'aborder la question de la démocratie au travail. La première s‘attache à démocratiser l’entreprise par la voie institutionnelle des textes législatifs. La seconde s'attache à démocratiser le travail en élargissant les degrés de liberté des acteurs et des collectifs qui l’accomplissent.

Revoir le Lean. – Martin Richer adhère à la thèse défendue par Michel Sailly, et la soutien en soulignant quatre points forts. – L'ouvrage est à la fois un outil de réflexion et d’action. La réflexion s’appuie sur les textes fondateurs du lean ; l’action sur leur synthèse en 9 propositions, développées dans les 9 chapitres du livre. – L’ouvrage place le travail au cœur des transformations. Il préconise une révision du mode de management assurant une meilleure reconnaissance et un meilleur usage de l’expérience de tous en accordant à chacun davantage d’autonomie. – L’ouvrage réhabilite le management. À côté de l’autonomie dans la tâche, s’ouvre la question de l’autonomie dans le collectif au travail. Elle passe par un management à son écoute, et non plus à l’écoute exclusive des échelons supérieurs ; avec une capacité à résoudre les problèmes sur place plutôt qu’une obligation de les faire remonter vers le haut. – L’ouvrage guide vers la RSE, ou responsabilité sociétale des entreprises.  Il va ouvertement dans ce sens en prenant en compte toutes les parties prenantes de l'entreprise, au-delà de la seule figure du client final. À cet égard, « le livre de Michel Sailly est utile et inspirant (…). Il nourrit la réflexion au carrefour de l'économique et du social, ce point de rencontre si précieux, qui intéresse de plus en plus de dirigeants d'entreprises et de politiques. »

Pour aller plus loin :
Martin Richer, « Démocratiser l’entreprise ou le travail ? », in Metis, 4 sept. 2017. 

28 octobre 2017

Vous avez dit innovation ?

Innovation continue

Pardon ! Je voulais juste vous montrer CECI.

3 août 2017

Imceo : qui sommes-nous ?

homme au centre

L’imceo a été fondé par une poignée de consultants seniors, entourés de quelques universitaires, décidés à agir en bande organisée pour promouvoir une manière de marcher vers l’excellence opérationnelle en remettant l’homme au centre des dispositifs de création permanente de la valeur.

Les fondateurs de l’imceo ont tous exercé des responsabilités de cadres dirigeants au cours des trois dernières décennies. Sur cette période, le Lean Management s’est imposé comme une référence incontournable dans la conduite de la production de biens et de services. Sur la même période s’est opérée une révolution numérique ayant entrainé une multitudes d’effets technologiques, économiques, organisationnels et sociétaux totalement inédits. Leur ampleur remet en cause le mode de diffusion des outils du Lean par voie procédurale, et impose un retour à la « philosophie » initiale de la démarche Lean.

En effet, à l’origine, cette « philosophie » conduit conjointement à réviser les orientations stratégiques des actions en cours, à réduire la distance pratique et hiérarchique séparant le pilotage et l’exécution du processus collectif, et à réviser de manière radicale la fonction managériale. Elle glisse ainsi du commandement au coaching et, de manière générale, d’un encadrement dirigiste et défiant à un accompagnement collaboratif et confiant.

Parier sur l’intelligence collective et partagée donne – en souplesse et sans pertes en lignes – de bien meilleurs résultats que les procédures orthopédiques concoctées en laboratoire pour délivrer sur ordonnance la rationalité limitée de leurs concepteurs. On peut faire mieux et avec moins en reconnaissant et en développant la capacité de tout individu à assumer par lui même son rôle dans l’action collective, et à participer à l’amélioration constante de la compétence et des performances du groupe et du réseau dans lequel s’insère.

La démarche « Lean Design » développée par l’imceo n’est rien d’autre qu’une diffusion souple, en douceur et en réseau, des outils du Lean, en les adaptant aux situations où ils trouvent leur utilité, et en les reconstruisant avec les individus prêts à s’en emparer. « On ne change pas la société par décret », disait le sociologue Michel Crozier. Nous disons qu’elle se transforme d’elle-même chaque fois que se crée une bulle locale où des individus expérimentent l’efficacité de nouvelles pratiques. Cette bulle peut être un simple atelier Lean, créé de toutes pièces ou régénéré par le « Lean Design ». Cette bulle peut aussi surgir d’un des outils propres développés par l’imceo pour mettre en place l’écoute des compétences individuelles et leur intégration dans l’intelligence collective.

16 juillet 2017

Le Lean, en douceur et en profondeur

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Le 13 juillet dernier, à l’invitation de la Cfdt, Jean-Paul Tappert présentait à Pompey sa conférence « Généralités sur l’esprit du Lean et de l’excellence opérationnelle : de l’organisation traditionnelle à l’organisation Lean Design ». Cette conférence a pour particularité de trouver son utilité aussi bien face à des parterres de dirigeants d’entreprise, que face à des opérateurs ou à leurs représentants. En effet, l’entreprise apprenante se construit en partageant à tous les niveaux une vision commune de sa raison d’être, et une adhésion à des principes partagés de conduite de l’action collective.

À cet égard, Jean-Paul Tappert rappellera à quel point l’efficacité des outils du Lean peut être amoindrie, voire anéantie, lorsque leur mise en place est décidée en haut lieu et imposée à tous à travers des procédures impératives guidant et contrôlant les tâches élémentaires de chacun. Cette démarche strictement procédurale ne permet pas de recueillir l’expérience des opérateurs et d’en tirer profit, alors qu’ils sont bien souvent les mieux placés pour percevoir les gains de performance et de qualité liés au domaine sur lequel s’exercent leurs activités.

À la fin de sa conférence, Jean-Paul Tappert suggèrera, pour aller plus loin dans cette réflexion, de se reporter à l’ouvrage très récent de Michel Sailly*, qui, textes à l’appui, revient aux objectifs fondamentaux poursuivis par le Lean – sa philosophie primordiale –, où la recherche de l’excellence est pensée comme une dynamique constante et durable, qui bénéficie autant aux résultats à long terme de l’entreprise, qu’à l’ambiance générale au travail.

| PLUS D’IMAGES |

* Michel Sailly, Démocratiser le travail : Un nouveau regard sur le lean management. Ivry-sur-Seine : Les Editions de l'Atelier, 2017. Préface de Laurent Berger. (Sortie prévue le 24 août 2017). ISBN 2708245406. 17,00 €

7 juillet 2017

Pierre-Yves Gomez : Intelligence du travail

COUV Intelligence du travail

Ami lecteur, si tu cherches des livres de recettes et rejettes les livres inspirés, passe ton chemin. Ami lecteur, si ta réflexion sur le travail se borne à faire faire aux autres de mieux en mieux ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse faire de temps en temps, n’ouvre pas ce livre. Surtout pas. Surtout pas toi. Mais s’il t’es arrivé, ne serait-ce qu’une fois, de te demander si ce que tu fais a du sens, comme ce que tu fais faire, ou ce que tu fais avec d’autres… alors lis Intelligence du travail.

En 21 points (ci-dessous), Pierre-Yves Gomez te rappellera, si tu ne l’as pas oublié, l’importance du travail dans ta vie. Ton travail. Celui des autres. C’est là que tu frottes ta cervelle contre celle d’autrui, comme disait le Lagarde et Michard du temps où on guidait encore les Humanités avec quelques pieux recueils de morceaux choisis. Sais-tu ce que tu fais dans ce temps-là de ta vie ?

• Tu (1) y fabriques de la vie collective.

• Tu (2) y affrontes des contraintes pour produire des choses pouvant servir aux autres.

• Tu (3) y engages ton habileté et y ressens ton utilité.

• Tu (4) y savoures le plaisir de ne pas être relégué dans le monde inepte des inaptes.

• Tu (5) y oublies, souvent, que dans ce monde parallèle, domestique et politique, un autre travail se fait, discret, gommé, impensé, sans fiches de tâches ni fiche de paye.

• Tu (6) y découvres, parfois, la contribution bénévole d’une association ou les tâches accomplies gracieusement par le client lui-même, quand il remplit les cases d’un formulaire ou les containers séparant les déchets recyclables des biodégradables, par exemple.

• Tu (7) y touches du doigt la diversité des modes de rétribution et des degrés d’autonomie, dans l’engagement des tâches et dans leur conduite, si voisines dans leurs effets et si différentes selon les statuts.

• Tu (8) y affrontes la tension constante entre ceux qui réalisent les choses et ceux qui en bénéficient, comme tu te demandes parfois qui es vraiment ce client final à satisfaire ou ce marché jugeant de manière discrétionnaire de la valeur des choses à travers le plaisir qu’on en tire plus que par le labeur qu’on y met.

• Tu (9) y entrevois alors ce qui sépare la « cité du travailleur » de la « cité du consommateur », et ce qui distingue la liberté que l’on demande ici de celle que l’on exige là.

• Tu (10) y devines que celui qui façonne a encore une tête et des mains, quand celui qui consomme pourrait n’être qu’une bouche et un anus.

• Tu (11) y constates que le discours social, autrefois porté par des militants armés de théories imprégnées de marxisme – mais aussi de la doctrine sociale de l'Eglise –, a cédé le pas à des postures décontractées, ludiques, rigolardes, portant un regard distrait et distant sur le travail, qui n’est guère plus qu’une sorte de temps mort avant le retour à la consommation. 

• Tu (12) y flaires à quel point la volonté dominante de faire de tout un marché t’atomise et te coupe de ce qui te relie à la communauté de travail que forme encore l’entreprise où tu exerces tes talents ; ou à la communauté de vie que forme encore ta famille où tu t’efforces de rapporter un peu plus que du pouvoir d’achat à chacun et des capacité de consommer 

• Tu (13) y affrontes le déni de tes apports singuliers à la chose commune, puisqu’il n’y en a rien d’autre à faire que de se fondre dans une des multiples distractions de masse, qui toutes se gagnent davantage en léchant les vitrines ou les écrans, et en se retroussant les babines plutôt que les manches.

• Tu (14) y touches du doigt le rétrécissement du temps sur le court terme que l’on t’impose, et qui ne fait que traduire la recherche effrénée d’une satisfaction totale et instantanée, à travers toutes sortes d’addictions gloutonnes, aussi peu sensibles à l’épuisement des ressources qu’un drogué l’est de l’épuisement de son corps.

• Tu (15) y as aussi senti l’ambivalence du rapport aux machines, oscillant entre un regard fasciné par la puissance qu’elles délivrent, et la crainte de plier ton corps, ton intelligence et ta volonté à l’ordre qu’elles instaurent… au risque d’inverser la domination des techniques par l’homme en domination de l’homme par la technologie.

• Tu (16) y mesures aussi la distance qui, dans des réseaux planétaires, peut tout autant séparer tes actes du lieu qui les commande que de celui qui les consomme, entre la circulation des paquets de données et celle des containers de produits.

• Tu (17)  y constates aussi que les interfaces numériques les plus globales deviennent des monopoles privés dont la puissance peut dépasser celle des Etats, en fédérant les comportements grégaires au-delà de toute frontière.

• Tu (18) y détectes la figure du robot dévoreur d’emploi, mais aussi celle du réseau de micro entreprises créées, par exemple, autour d’imprimantes 3D travaillant à façon comme des intermittents de l’industrie.

• Tu (19) y décèles les limites de l’organisation rationnelle du travail appliquée par les émules de Taylor, en voyant autour de toi des jeunots inventer de nouvelles manières de travailler de concert, en passant du campus au fab lab, du labo à la start up, et de la bande de copains à la multinationale…  En remarquant dans les entreprises une tendance à l’aplatissement de la pyramide hiérarchique et au dégraissage des bureaucraties de contrôle…  Alors, tu saisis tout d’un coup que «  dans les entreprises se joue une des transformations les plus sérieuses de notre lien social. »

• Tu (20) entrevois un peu mieux, désormais, ce que recouvre la guerre que se livrent deux conceptions de la liberté, entre les tenant de la consommation sans entrave et ceux qui cherchent avant tout à rester maîtres du sens de leurs actes.

• Tu (21) jettes aux ortie tous les bavardages stériles sur l’identité nationale. Ce ne sont que des leurres évitant à la « cité de la consommation » de porter le regard sur la production de ce dont elle se gave. Mais, fais attention à une chose : cette guerre entre la « cité de la consommation » et la « cité du travail » se déroule en nous. « Deux désirs de liberté inspirent deux citoyens : l’un est fier d’exhiber tout ce qu’il peut consommer ; l’autre trouve le respect de lui-même en se sentant utile. Ce sont deux façons de vivre ensemble en jouissant du bonheur d’exister. »

[] Xavier Casanova, juillet 2017

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